Sections retirées: paragraphes 1, 2(b) et 4.
FORETS ET DIVERSITE BIOLOGIQUE
La Conférence des Parties,
1. Décide
d'inviter son Président à communiquer au Groupe intergouvernemental sur les
forêts, à sa deuxième réunion, le texte de la Déclaration figurant en
annexe à la présente décision;
2. Prie le
Secrétaire exécutif :
a) De donner des
conseils et des informations sur les rapports entre les communautés autochtones
et locales et les forêts, comme demandé par l'Equipe interorganisations du
Groupe intergouvernemental sur les forêts;
b) De commander et de
réaliser des travaux sur les forêts et la diversité biologique, en vue de
produire un document d'information sur les liens entre les forêts et la
diversité biologique pour que la Conférence des Parties puisse décider, à sa
troisième réunion, s'il est nécessaire d'apporter une nouvelle contribution
aux travaux du Groupe intergouvernemental sur les forêts et de transmettre ce
document à ce Groupe pour information;
c) D'inviter toutes
les Parties ainsi que les organisations intergouvernementales compétentes à
concourir à la rédaction des documents sur les forêts et la diversité
biologique qui doivent être établis par le Secrétaire exécutif, et de
solliciter le concours des organisations gouvernementales et non
gouvernementales et des communautés autochtones et locales;
3. Invite
toutes les Parties à inclure des experts de la diversité biologique des
forêts dans leurs délégations auprès du Groupe intergouvernemental sur les
forêts;
4. Invite le Secrétariat du Groupe intergouvernemental sur les forêts
à lui faire part, à sa troisième réunion, des progrès réalisés sur les questions
intéressant les forêts et la diversité biologique.
Annexe à la décision II/9
DECLARATION SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE ET LES FORETS, ADRESSEE
AU GROUPE INTERGOUVERNEMENTAL SUR LES FORETS PAR LA CONFERENCE DES PARTIES
A LA CONVENTION SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE
1. La Conférence
des Parties à la Convention sur la diversité biologique se félicite de ce que
la Commission du développement durable ait décidé de créer un Groupe
intergouvernemental sur les forêts, à composition non limitée, en vue de
rechercher un consensus sur la politique à suivre pour soutenir la gestion, la
conservation et la mise en valeur durable des forêts, et coordonner cette
action.
2. Soucieuse
d'éviter un double emploi des efforts et de coordonner son action dans le
domaine de la diversité biologique avec celle d'autres organisations
compétentes, la Conférence des Parties est prête à contribuer à
l'accomplissement du mandat du Groupe intergouvernemental sur les forêts.
3. Gardant à
l'esprit le rôle crucial des forêts dans le maintien de la diversité
biologique mondiale, la Conférence des Parties tient à engager un dialogue
avec le Groupe intergouvernemental sur les forêts sur toutes les questions
intéressant les forêts et la diversité biologique.
4. Les forêts
tropicales, tempérées et boréales offrent aux plantes, aux animaux et aux
micro-organismes un ensemble d'habitats extrêmement diversifié, et recèlent
la majorité des espèces terrestres de notre planète. Cette diversité,
qui est le fruit de l'évolution, reflète aussi l'influence conjuguée du
milieu physique et de l'homme.
5. Le maintien
des écosystèmes forestiers est crucial pour la conservation de la diversité
biologique bien au-delà des limites de ces écosystèmes, notamment parce
qu'ils jouent un rôle essentiel dans la dynamique du climat et les cycles
biogéochimiques. Les forêts rendent des services écologiques et, dans
le même temps, elles fournissent des moyens de subsistance et des emplois à
des centaines de millions de personnes dans le monde entier.
6. La diversité
biologique des forêts est le résultat d'une évolution qui se déroule depuis
des millions d'années et qui est la résultante de forces écologiques telles
que le climat, les incendies, la compétition entre les espèces et les facteurs
de perturbation. La diversité des écosystèmes forestiers, tant physique
que biologique, leur confère une très grande faculté d'adaptation, qui fait
partie intégrante de leur diversité biologique. Dans tout écosystème
forestier, les processus écologiques sont tributaires de la diversité
biologique. L'appauvrissement de la diversité biologique d'un
écosystème peut donc diminuer sa résilience.
7. Les forêts
sont en voie de dégradation et leur diversité biologique s'appauvrit.
Cet appauvrissement est lié au déboisement, au morcellement et à la
dégradation extensive de tous les types de forêts. Les causes directes
et indirectes de cet appauvrissement sont nombreuses, et la Conférence des
Parties prend note du mandat du Groupe intergouvernemental sur les forêts à
cet égard (point 1.2 de l'ordre du jour du Groupe).
8. Les forêts et
leur diversité biologique jouent, sur les plans économique, social et culturel,
un rôle important dans la vie de nombreuses communautés autochtones et
locales. La Convention sur la diversité biologique dit expressément
qu'il faut respecter, préserver et entretenir les connaissances, innovations et
pratiques des communautés locales et autochtones intéressant la conservation
et l'utilisation durable de la diversité biologique, et qu'il faut aussi
protéger et encourager l'usage coutumier des ressources biologiques
conformément aux traditions culturelles. Elle encourage aussi les pays à
collaborer au développement et à l'utilisation des technologies
traditionnelles et autochtones, et encourage le partage équitable des avantages
découlant de l'utilisation de ces connaissances, innovations et pratiques, en
vue de poursuivre les objectifs de la Convention. Les articles 8
(alinéa j)), 10 (alinéa c)) et 18 (paragraphe 4) de la Convention définissent
le cadre général de cette action.
9. La Convention
sur la diversité biologique reconnaît en outre, à l'article 15, que les Etats
ont droit de souveraineté sur leurs ressources naturelles et reconnaît aussi
que le pouvoir de déterminer l'accès aux ressources génétiques appartient
aux gouvernements et est régi par la législation nationale. Elle dit
aussi que les Parties contractantes doivent s'efforcer de créer des conditions
propres à faciliter l'accès aux ressources génétiques aux fins d'utilisation
écologiquement rationnelle par d'autres Parties contractantes et de ne pas
imposer de restrictions qui aillent à l'encontre des objectifs de la
Convention. Cet accès, y compris l'accès aux ressources génétiques
forestières, est soumis au consentement préalable donné en connaissance de
cause de la Partie contractante qui fournit ces ressources et est régi par des
conditions convenues d'un commun accord. Des mesures doivent être prises
pour assurer le partage juste et équitable des résultats de la
recherche-développement ainsi que des avantages découlant de l'utilisation
commerciale et autre des ressources génétiques avec la Partie contractante qui
fournit ces ressources. Ce partage s'effectue selon des modalités
mutuellement convenues.
10. La Conférence des
Parties souligne et demande au Groupe intergouvernemental sur les forêts de
reconnaître la nécessité d'intégrer la conservation et l'utilisation de la
diversité biologique dans les plans, programmes et politiques sectoriels et
intersectoriels pertinents (alinéab) de l'article 6 de la Convention
sur la diversité biologique). La Conférence des Parties demande au
Groupe intergouvernemental sur les forêts de noter qu'elle entend étudier la
question de savoir comment la conservation et l'utilisation durable de la
diversité biologique des forêts pourraient bénéficier de la définition
d'objectifs écologiques précis dans le secteur forestier et dans d'autres
secteurs. La Conférence des Parties demande aussi au Groupe
intergouvernemental sur les forêts d'envisager une étude d'impact sur
l'environnement des activités, plans, programmes et politiques sectoriels
susceptibles d'avoir un impact négatif sur les écosystèmes forestiers
(article 14 de la Convention sur la diversité biologique) (Point I.2 de l'ordre
du jour du Groupe intergouvernemental sur les forêts).
11. La Conférence des
Parties prend acte du mandat du Groupe intergouvernemental sur les forêts
concernant la méthode à suivre pour évaluer correctement les avantages
multiples qui dérivent des forêts. Dans ce contexte, elle demande au
Groupe de prendre en considération les avantages économiques (monétaires et
non monétaires), les services écologiques et les valeurs non-consomptives
fournies par la diversité biologique des forêts, notamment la valeur
importante des forêts sur le plan culturel, religieux et récréatif (Points
III.1 et IV.1 de l'ordre du jour du Groupe intergouvernemental sur les forêts).
12. La Conférence des
Parties reconnaît qu'il faut mettre au point et adopter des modes de gestion
durables pour les forêts, conciliant les objectifs de protection, les objectifs
socio-économiques des communautés locales tributaires des forêts, et les
objectifs en matière d'environnement, en particulier dans le domaine de la
diversité biologique. Une gestion durable des forêts doit garantir que
les éléments de la diversité biologique sont utilisés de telle manière et
à un rythme tel que cette utilisation n'appauvrisse pas la diversité
biologique à long terme, faisant ainsi en sorte qu'elle puisse répondre aux
besoins des générations actuelles et futures (article 2 de la Convention sur
la diversité biologique). La gestion durable des forêts doit se situer
au niveau des écosystèmes et tendre à préserver la qualité des forêts du
point de vue de la Convention sur la diversité biologique, cette qualité
comportant comme éléments la composition des forêts, la régénération
naturelle, les modes de variation des écosystèmes, les fonctions des
écosystèmes et leur évolution avec le temps. Une attention
particulière devrait être accordée aux éléments de la diversité biologique
qui se trouvent menacés (points III.2 et I.5 de l'ordre du jour du Groupe
intergouvernemental sur les forêts).
13. La conservation in
situ des forêts, dans le contexte de l'article 8 de la Convention sur la
diversité biologique, notamment la création et la gestion de zones
protégées, est appelée à jouer un rôle important dans la réalisation des
objectifs en matière de diversité biologique en vue d'une gestion durable des
forêts, et devrait être incluse dans les plans nationaux concernant
l'utilisation des sols et des forêts. A cet égard, la conservation des
forêts primaires et des forêts anciennes ainsi que des forêts secondaires
adultes revêt une importance particulière. Tous les intéressés, en
particulier les gestionnaires, devraient s'engager dans un processus
décisionnel transparent et participatif capable de tenir compte expressément
des multiples fonctions des forêts et d'impliquer tous les intéressés, en
particulier les communautés locales et autochtones (point I.1 de l'ordre du
jour du Groupe intergouvernemental sur les forêts).
14. L'éducation et la
sensibilisation du public ne sont pas expressément mentionnées dans le mandat
du Groupe intergouvernemental sur les forêts. L'éducation et la
sensibilisation devraient avoir un rang de priorité élevé, tant à l'échelon
national qu'à l'échelon international, vu leur importance à tous les niveaux
- communautés locales, décideurs locaux et nationaux, responsables de la
gestion des forêts, utilisateurs des forêts et des produits forestiers - pour
faire prendre conscience de l'importance de la diversité biologique et en
particulier de ceux de ses éléments qui sont menacés (article 13 de la
Convention sur la diversité biologique).
15. Davantage d'efforts dans
le domaine de la recherche, de la formation et de la création de moyens,
doivent porter sur la diversité biologique (article 12 de la Convention sur la
diversité biologique). Particulièrement importants à cet égard sont la
mise au point de politiques, critères et indicateurs, méthodes et techniques
pour une gestion durable des forêts, ainsi que l'impact de l'utilisation des
éléments constitutifs de la diversité biologique, en particulier de ceux qui
sont menacés, sur les processus écologiques (points III.1 et III.2 de l'ordre
du jour du Groupe intergouvernemental sur les forêts).
16. A la demande du Groupe
intergouvernemental sur les forêts, la Conférence des Parties a chargé le
Secrétaire exécutif de la Convention de donner des conseils et des
informations sur les liens entre les communautés locales et les forêts.
La Conférence des Parties a en outre demandé au Secrétaire exécutif de
donner des conseils et des informations sur le contenu, les travaux et le
programme de travail à moyen terme de la Convention dans la mesure où ils
intéressent le mandat du Groupe intergouvernemental sur les forêts. Ces
conseils et renseignements seront communiqués en temps utile, avant la
troisième session du Groupe.
17. Le Groupe
intergouvernemental sur les forêts recevra peut-être aussi des conseils
techniques du Secrétariat de la Convention après la troisième réunion de la
Conférence des Parties, notamment sur les causes sous-jacentes de
l'appauvrissement de la diversité biologique dans les écosystèmes forestiers,
les éléments constitutifs et la dynamique de la diversité biologique, les
moyens de protéger et d'utiliser efficacement le savoir forestier traditionnel,
les innovations et pratiques des habitants des forêts, des communautés locales
et autochtones, et le partage équitable des avantages découlant des
connaissances, innovations et pratiques traditionnelles.