Justificatifs techniques : S'attaquer aux moteurs de la perte de biodiversité exige un changement de comportement de la part des individus (par exemple, pour réduire les déchets ou la consommation) et par les gouvernements (par exemple, pour modifier les règlements ou les mesures d'incitations). Comprendre, connaître et apprécier les différentes valeurs de la biodiversité s’avère nécessaire pour soutenir la capacité et la volonté des individus à faire de tels changements et afin de créer de la volonté politique pour que les gouvernements agissent. ²,³ Presque toutes les parties indiquent dans leurs quatrièmes rapports nationaux qu'elles ont incorporées des actions liées à la sensibilisation et l'éducation du public, mais que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour accroître la sensibilisation globale du public sur les différentes valeurs de la biodiversité. L'objectif couvre les trois objectifs de la Convention.

Mise en œuvre : L'apprentissage se fait dans des contextes d'apprentissage formels, comme dans les écoles et universités, ainsi que dans des contextes informels, tels que par les directives des aînés en ce qui concerne l'environnement naturel, ainsi que dans les musées et les parcs, par le biais de films, de la télévision et de la littérature. L'apprentissage se fait aussi par la participation à des événements, via du matériel de communication, et d'autres possibilités d'échange d'informations entre les intervenants. Lorsque cela est possible, la sensibilisation et l'apprentissage sur la biodiversité devraient être liés et intégrés dans les principes et les messages d'éducation pour le développement durable. L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) pourrait être un partenaire clé pour mener des travaux ayant cet objectif. Les principaux publics cibles pour ces activités de communication, d’éducation et de sensibilisation du public varieront grandement entre les Parties, mais pourraient globalement mettre l'accent sur les agences régionales, les gouvernements nationaux et locaux, les entreprises, les organisations non gouvernementales et les groupes de la société civile. En plus de promouvoir la sensibilisation, des campagnes d'information peuvent promouvoir un changement de comportement et des actions concrètes. La communication, l'éducation et la sensibilisation du public (CESP) constitue le principal instrument en vertu de la Convention pour cet objectif.

Les indicateurs et les informations de base : Les indicateurs possibles pourraient inclure: le nombre de visiteurs dans les musées d'histoire naturelle, les zoos, les jardins botaniques, les aires protégées et les parcs, le nombre de programmes scolaires d'éducation à la biodiversité ou le matériel pédagogique officiellement accrédité, la participation bénévole à des activités relatives à la biodiversité; le nombre d'activités menées par les peuples autochtones, les communautés locales et les groupes de citoyens locaux et le développement et l'utilisation de listes d'actions recommandées pour les citoyens, le secteur privé, et d'autres intervenants. Comme une étape secondaire, l'effet des campagnes de sensibilisation du public pourrait être contrôlé au moyen d'enquêtes et sondages sur la sensibilisation et les attitudes, telle l'enquête Eurobaromètre menée en 2007, qui fournit des données de référence pour la région européenne. D'autres indicateurs possibles pourraient inclure le nombre d'articles relatifs à la biodiversité publiés dans les journaux nationaux ainsi que les changements dans la demande pour des produits respectueux de l'environnement.

²Miller, JR (2005). Biodiversity conservation and the extinction of experience. Trends in Ecology & Evolution, 20 (8), 430-434.
³Balmford, A et al. (2009). Une perspective mondiale sur les tendances du tourisme basé sur la nature. Biol PLoS, 7 (6).