Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique, incluant les Objectifs d'Aichi pour la biodiversité

OBJECTIF 9 - Justificatif technique élargi (fourni dans le document COP/10/INF/12/Rev.1)

But stratégique B : Réduire les pressions directes exercées sur la diversité biologique et encourager l’utilisation durable

Objectif 9 : D’ici à 2020, les espèces exotiques envahissantes et les voies d’introduction sont identifiées et classées en ordre de priorité, les espèces prioritaires sont contrôlées ou éradiquées et des mesures sont en place pour gérer les voies de pénétration, afin d’empêcher l’introduction et l’établissement de ces espèces.

Justificatif technique : Les espèces exotiques envahissantes sont des espèces exotiques qui menacent les écosystèmes, les habitats ou les espèces (Article 8 (h)). Elles représentent une menace majeure pour la biodiversité et les services fournis par les écosystèmes, tels que définis par la plupart des Parties dans leur quatrième rapport national. Ils ont souvent un effet particulièrement préjudiciable dans les écosystèmes insulaires. Dans certains écosystèmes, comme de nombreux écosystèmes insulaires, les espèces exotiques envahissantes sont la principale cause de perte de biodiversité. En outre, les espèces exotiques envahissantes peuvent constituer une menace à la sécurité alimentaire, à la santé humaine et au développement économique. L’augmentation des échanges commerciaux et des voyages signifie que cette menace sera amenée à s’accroître, si des mesures supplémentaires ne sont pas prises.32

Mise en œuvre : Les voies d’entrée des espèces exotiques envahissantes peuvent être contrôlées grâce à un meilleur contrôle des frontières et des services de quarantaine, y compris grâce à une meilleure coordination entre les autorités nationales et régionales responsables de la santé animale et végétale. Étant donné le grand nombre de voies d’introduction d’espèces envahissantes et le fait que de nombreuses espèces exotiques sont déjà présentes dans maints pays, il sera nécessaire d’accorder la priorité aux travaux de contrôle et d’éradication des espèces qui ont la plus grande répercussion sur la diversité biologique et/ou celles dont le contrôle et l’éradication sont les plus efficaces par rapport aux ressources. Les travaux entrepris par la Convention internationale pour la protection des végétaux, l'Organisation internationale de la santé animale (OIE), et le Comité de l'Accord sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires et Le Fonds pour l'application des normes et le développement du commerce (FANDC), pourraient également servir de références pour entreprendre des mesures afin d'atteindre cet objectif. Le Programme mondial sur les espèces envahissantes a également élaboré plusieurs outils. Des programmes de la Convention du travail, celui qui traite des espèces exotiques envahissantes est le plus pertinente en vue de cet objectif, cependant, étant donné l'impact particulièrement aigu des espèces exotiques envahissantes sur les écosystèmes insulaires, le programme de travail sur la diversité biologique insulaire est également pertinent. Les actions pour mettre en œuvre la Convention Internationale pour le Contrôle et la Gestion des Eaux de Ballast et des Sédiments des Navires une convention a adopté par l'Organisation maritime internationale qui cherche à empêcher la diffusion d'organismes transportés par les eaux de ballast des navires, pourrait également aider à atteindre le progrès vers cette cible.

Les indicateurs et les informations de base : Des indicateurs de processus pourraient inclure le nombre de pays qui disposent de politiques, de stratégies et de plans d’action nationaux relatifs aux espèces envahissantes et le nombre de pays qui ont ratifié des accords et des normes internationaux relatifs à la prévention et au contrôle des espèces exotiques envahissantes. Les tendances concernant les espèces exotiques envahissantes constituent un indicateur orienté sur les résultats alors que les autres indicateurs possibles pourraient inclure le statut de l'invasion d'espèces exotiques, et l'Index de la Liste Rouge (Red List Index) pour les impacts des espèces étrangères envahissantes. Bien qu’il n’existe pas d’indicateurs bien développés applicables à une échelle mondiale, il existe des méthodes de base qui peuvent servir de point de départ à une surveillance accrue ou fournir des données de référence.33 Les travaux entrepris par le Programme mondial sur les espèces envahissantes, ainsi que par le Groupe de spécialistes de l'UICN sur les espèces envahissantes , pourraient servir comme point de départ à cet égard. En outre, de nombreux pays ne disposent de données sur les invasions et les infestations de ravageurs. Des objectifs nationaux pourraient donc être développés.
Étapes :

Les étapes possibles pour cet objectif incluent :
  • D'ici 2014, les voies potentielles des espèces exotiques envahissantes sont identifiées à l'aide d'un cadre d'évaluation des risques, et des listes des espèces envahissantes les plus nuisibles sont élaborées;
    * D'ici à 2014 des plans d'action sont élaborés et la législation pertinente est révisée;
  • D'ici 2016, des mesures ont été prises pour traiter les voies d'introduction les plus importantes et les invasions les plus graves;
  • D'ici 2020, les mesures qui ont été mises en place ont été évaluées afin d'en déterminer les effets.
32Hulme, P E (2009). Trade, transport and trouble: managing invasive species pathways in an era of globalization. Journal of Applied Ecology, 46 (1), 10-18.
33McGeoch, M. A., et al. (2010). Global indicators of biological invasion: species numbers, biodiversity impact and policy responses. Diversity and Distributions, 16(1), 95-108.