Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique, incluant les Objectifs d'Aichi pour la biodiversité

OBJECTIF 7 - Justificatif technique élargi (fourni dans le document COP/10/INF/12/Rev.1)

But stratégique B : Réduire les pressions directes exercées sur la diversité biologique et encourager l’utilisation durable

Objectif 7 : D’ici 2020, les zones consacrées à l’agriculture, l’aquaculture et la sylviculture sont gérées d’une manière durable, afin d’assurer la conservation de la diversité biologique.

Justificatif technique : La consommation de l'eau non durable pour l'écologie, l'utilisation et le ruissellement des pesticides et des engrais excédents, et la conversion des habitats naturels en monocultures uniformes, entre autres facteurs, ont des impacts négatifs majeurs sur la biodiversité à l'intérieur et l'extérieur des zones agricoles, ainsi que sur les forêts et les écosystèmes des eaux intérieures et côtières. La demande croissante en denrées alimentaires, en fibres et en combustibles entraînera une augmentation de l’appauvrissement de la diversité biologique et des services fournis par les écosystèmes, si les questions relatives à la gestion durable ne sont pas abordées.24,25 D'autre part, la gestion durable, contribue non seulement à la conservation de la biodiversité, mais peut également offrir des avantages aux systèmes de production en termes de services tels que la fertilité des sols, la lutte contre l'érosion, la pollinisation et la réduction accrue d'infestations de ravageurs, en plus de contribuer au bien-être et aux moyens de subsistances durables des communautés locales engagées dans la gestion des ressources naturelles locales.

Mise en œuvre : Des critères pour une gestion forestière durable ont été adoptés par le secteur forestier, et de nombreux efforts sont déployés par les gouvernements, les communautés autochtones et locales, les ONG et le secteur privé pour promouvoir l’utilisation de bonnes pratiques agricoles, aquicoles et forestières et pour appliquer des mécanismes de lois et de gouvernance. Alors que, jusqu'à présent, il n'existe pas de critères de durabilité universellement accepté, étant donné la diversité des systèmes de production et des conditions environnementales, chaque secteur et de nombreuses initiatives ont élaboré leurs propres critères qui pourraient être utilisés en attendant l'élaboration d'une approche plus commune. En outre, l'usage coutumier de la biodiversité par les communautés autochtones et locales peut souvent offrir des leçons d'application plus générale et pourrait être renforcé en déléguant de plus en plus de responsabilités de gestion et de gouvernance au niveau local. De même, l’emploi de systèmes de certification et d’étiquetage ou de normes pourrait être encouragé aux fins de cet objectif. Les Principes et directives d'Addis-Abeba et les Indications développés sous la Convention sur la diversité biologique pourraient servir d'un cadre pour l'élaboration de critères de durabilité.. L’application de l’approche par écosystème contribuerait aussi à la mise en oeuvre de cet objectif. Les programmes de travail sur la biodiversité agricole, les forêts, des eaux intérieures, la biodiversité marine et côtière, les terres arides et sub-humides et les travaux de la Convention sur l'utilisation durable, ainsi que les Initiatives internationales sur la biodiversité des sols et sur les pollinisateurs sont particulièerement pertinents à cet objectif.

Les indicateurs et les informations de base : Les indicateurs relatifs à cet objectif pourraient comprendre la superficie des écosystèmes sous foresterie, agriculture et aquaculture gérés de manière durable, le pourcentage de produits issus de sources durables et les tendances de la diversité génétique des animaux domestiques, des plantes cultivées et des espèces de poissons de grande importance socio-économique. D'autres indicateurs possibles pourraient inclure: l'empreinte écologique et les concepts connexes; l'étendue de l'utilisation des bonnes pratiques agricoles, la qualité de la gouvernance forestière, et la proportion de produits provenant de sources durables. Les programmes de certification de durabilité existants pourraient fournir des données de référence pour quelques écosystèmes et secteurs.
Étapes :

Les jalons possibles pour cet objectif incluent:
  • D'ici 2012, toutes les Parties ont identifié ou élaboré et promu des critères de durabilité et/ou de bonnes pratiques pour l'agriculture, l'aquaculture et la sylviculture;
  • D'ici 2015, les aires d'agriculture, d'aquaculture et de foresterie gérés selon des critères de durabilité a doublé.
24Tilman, D., et al., 2001. Forecasting agriculturally driven global environmental change. Science 292 :281-284.
25Steinfeld, H. et al. (2006) Livestock's Long Shadow: Environmental Issues and Options. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture Rome.